Le Quotient Intellectuel est il encore valide?

question pour le moins ambiguë..

En 2005 s'est déroulé à Paris un grand congrès sur " l'intelligence de l'enfant"  réunissant de nombreux spécialistes, psychologues, neuropsychologues, médecins, psychiatres.. C'était aussi le centenaire de la création du test de Alfred Binet et Simon, test donnant une mesure de l'intelligence de l'enfant. On a pu écouter et voir le dynamisme et la richesse des recherches autour du sujet de l'intelligence et de sa mesure.

Quelques dates

  • 1905 Alfred Binet et Théodore Simon sont missionnés pour créer une "échelle métrique de l'intelligence" (EMI) en fonction de l'âge de l'enfant, pour pouvoir déterminer le niveau de développement psychologique de l'enfant. Cette demande est concomitante de la réforme de l'école obligatoire. L'approche consiste en une série d'épreuves, regroupant différentes tâches, étalonnées en fonction de l'âge de l'enfant. Le résultat des épreuves donne un "âge mental" ou âge de développement.
  • 1937 les psychologues Terman et Merrill adaptent le test à la population américaine et proposent un étalonnage sur un quotient: le quotient intellectuel (QI) proposé par Stern. Il s'agit simplement de diviser l'âge mental obtenu sur l'âge réel du sujet.
  • 1939 David Wechsler reporte l'étalonnage du QI à une norme statistique, la courbe normale de Gauss (avec une moyenne de 100 et un écart-type à 15). Ce classement statistique du résultat est effectué pour chaque tranche d'âge et positionne ainsi statistiquement les réponses de l'enfant par rapport à ce qui est attendu à un âge donné. Cette modification permet de fabriquer différentes échelles selon la tranche d'âge: enfants (WIPPSI et WISC) et adulte (WAIS). Le QI est décomposé en plusieurs indices (verbal, performance puis index de compréhension verbal, de raisonnement pratique, de mémoire de travail, de vitesse de traitement et quotient total)
  • 1983 les psychologues Kaufman A. et Kaufman NL. proposent le K-ABC basé sur les théories de Luria. 
  • L'échelle métrique de Binet-Simon n'a pas été abandonnée puisque Zazzo en 1966 propose une "nouvelle échelle métrique de l'intelligence" (NEMI) et qu'en 2006 est sortie une dernière refonte sous le nom de NEMI-2.
  • en raison de l'effet Flynn, les divers tests sont ré-étalonnés périodiquement avec des remaniements des contenus également. C'est ainsi que les dernières versions sont la WISC 4 (2005) et le K-ABC II (2008).

Que mesure le QI?

  • L'intelligence, évidemment! En fait, comme il n'existe pas de définition unitaire de l'intelligence on est bien embêté... Binet a contourné le problème et a proposé toute une série de tests dans différents domaines, dont la résolution serait fondé sur un processus mental différent. Cette approche reste inchangée pour les nouveau tests, mais on a regroupé les épreuves en plusieurs catégories: verbales et non verbales, épreuves de mémoire de traitement, etc..
  • ce regroupement n'est pas arbitraire bien sûr, et repose sur les nombreuses études statistiques ultérieures, sur les résultats des tests, en particulier les méthodes de factorisation. Il s'agit de méthodes calculant les écarts et distances de multiples résultats, les résultats évoluant "ensemble" décrivant un "axe" ou facteur commun explicatif.  De ces travaux est née la théorie factorielle de l'intelligence: il existerait un facteur commun de tous ces tests (dans le jargon, une partie de la variance) qui serait le facteur central de l'intelligence (facteur G), et de multiples facteurs secondaires (logique, visuospatial, mémoire...) hiérarchiquement sous jacents.
  • on peut en rapprocher les théories des intelligences multiples mises en avant par Howard Gardner (Frames of Mind: the Theory of Multiple Intelligence 1983) ainsi qu'en sciences cognitives la modularité de l'esprit (J. Fodor)
  • Malgré tout, le QI reste une bonne mesure de corrélation de la réussite ou de l'échec scolaire, ce qui répond à son but initial de 1905...

toute l'intelligence, mon général?..

  • bien entendu le choix des épreuves n'est pas extensible à l'envie (le test WISC IV dure déjà 2 à 3 heures à effectuer) et un certain nombre des "intelligences multiples" de Gardner ne sont pas facilement évaluables: inter-personnelles, corporelle-kinésthésique, intra-personnelle, musicale, existentielle... S'agit-il d'intelligences ou d'aptitudes, d'ailleurs?
  • la créativité est un autre point non évalué par ces tests, alors que c'est un facteur important de réussite sociale et professionnelle. Sternberg (1977, 1985, 1995) propose un modèle triarchique comprenant intelligence analytique, créative et pratique. Plus récemment on a vu des tests d'évaluation de la créativité. Ils sont peu utilisés.
  • et l'intelligence émotionnelle? les facteurs émotifs et de personnalité (cf. facteurs conatifs versus facteurs cognitifs) sont effectivement les principaux facteurs de motivation de l'enfant (et de stress également). A mon sens ils contribuent pour une grande part à la réussite et aux apprentissages... Pas d'évaluation standard (multiples échelles de comportement, anxiété, dépression et certains tests de personnalité). Dans le jargon, on oppose ainsi une vision de la cognition dite "froide" à la "cognition chaude" (incluant les aspects émotionnels à la cognition).  Voir également mémoire et émotions, motivation et circuits émotionnels.

2 commentaires:

Raphaël Zacharie de IZARRA a dit…

MON MINUSCULE Q.I. DE 65

Moi, j’ai un Q.I. de 65.

Largement au-dessous de la moyenne qui se situe aux alentours de 90.

Pourtant avec mon petit 65, je vis heureux.

Il y en a qui se pavanent et se sentent au-dessus de la mêlée parce qu’ils ont un énorme Q.I. Moi aussi je fais le coq et me sens à part, riche de mon modeste 65. Je suis, en effet, dans la catégorie extra minoritaire des gens possédant un Q.I. d’huître.

Avec cet humble bagage cérébral, je fais des miracles. Comme ce présent texte par exemple, où j’explique mon bonheur, ma fierté d’être un sous-doué épanoui. Pour ne pas dire un gros “gogole” auto-satisfait.

Econome de lumière, j’avance dans la vie avec sobriété, lenteur et grande simplicité, sans vain artifice.

Pourquoi s’ingénier à aller loin coûte que coûte, surtout quand on n'a, comme moi, qu’un tout petit vélo ? Au nom de quelle cause suprême devrais-je singer ceux qui foncent, brillent, bouent ? Ma voie est celle qui est à ma portée, non celle qui est trop large pour mes pauvres semelles. Ma place n’est pas dans les sommets mais dans les racines. Non dans les efflorescences mais dans la sève qui sourde. Guère plus dans les nuages mais dans l’humus.

Ai-je besoin de me rendre jusque sur la Lune pour trouver un sens à ma présence sur Terre ? Je peux me passer de fusée, mes deux pieds et mon Q.I. de 65 suffisent : il me faut juste cheminer entre le seuil de mon foyer et la porte d’en face, à la rencontre de mon voisin de pallier. Pour faire ces quelques mètres, est-il nécessaire d’avoir un QI de génie ?

Moi le grand IZARRA j’ai un tout petit Q.I. de 65, qui aurait pu le croire ? Le verdict est tombé : mon quotient intellectuel ne dépasse pas 65. Ma capacité à recevoir la clarté du jour en plein coeur, à sourire au monde, à m’émerveiller de toutes choses n’a heureusement rien à voir avec la grandeur des chiffres du Q.I... La qualité relationnelle vis-à-vis de mes semblables non plus : je crache au visage des uns et destine mes mots pleins de miel aux autres, indépendamment de mon Q.I. riquiqui.

Depuis mon Q.I. horizontal demeuré bien au ras du sol je vois avec acuité ce que les têtes trop haut-perchées ne voient plus, c’est à dire l’essentiel : l’homme est une fourmi unie aux autres fourmis.

Avoir un Q.I. élevé, de même qu’un Q.I. très faible, n’est pas une fin en soi. Certains à force de se noyer dans les fumées du siècle perdent facilement de vue leurs pieds posés sur le sol.

L’homme s’enrichit de l’homme, quel qu’il soit. Voilà ce que me permet de percevoir mon bref Q.I. de 65 et que devraient également percevoir ces oiseaux de vol supérieur censés y voir beaucoup plus clair que moi depuis leurs positions zénithales.

Avec mon léger quotient intellectuel de seulement 65, au moins je vois encore où je marche, où je vais, ce que je fais.

Raphaël Zacharie de IZARRA

VOIR LA VIDEO :

https://www.youtube.com/watch?v=ne6bCCZ6mc0&feature=youtu.be

Anonyme a dit…

En fait, ils avaient oublié le "1" devant le "65" avant de te restituer les résultats de ton QI...

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